PTL 2014 en quelques mots

03-09-2014

J’ai une défiance particulière pour les superlatifs, mes lectures fréquentes de récits d’aventures me confortent dans cette appréhension et me ramènent souvent à faire preuve de modestie.

Mais, à mon échelle, au vu de mon parcours de vie, cette PTL 2014 fut sans conteste « mon sommet ». La ligne de départ n’est pas située au même endroit pour tout le monde et même si je sais pouvoir faire preuve de grande volonté je n’étais pas sans ignorer que j’avais cette fois poussé le curseur de mes ambitions très, très loin. Qui plus est, mon nouveau défi était cette fois doublé d’un autre engagement, nouveau pour moi habitué au courses individuelles, un engagement moral envers mon co-équipier, mon ami, Yves Jaunard, Fieu dans sa vie de traileur. Il ne suffisait pas de satisfaire « aux critères techniques de qualification» imposés par l’organisation pour constituer une équipe, l’épreuve demandait autre chose pour qu’elle soit pleinement vécue : une complicité et une confiance sans faille que seul un « feeling » partagé pouvait garantir.

Nous sommes donc partis, tous les deux ce lundi 25 juillet 2014, chargé  d’émotions. A deux physiquement, mais, comme pour alléger le poids de nos sacs à dos, avec la présence permanente dans nos esprits de vous tous, ce vivier indispensable d’amour, d’amitié et de soutien dans lequel nous allions pouvoir et devoir puiser à plusieurs reprises dans les inévitables moments de doutes et d’épuisement qui nous attendaient.

La semaine fut à la mesure de ce que nous attendions,… redoutions parfois. Passages techniques en altitude, progressions nocturnes sur arrêtes, météo capricieuse, parfois à la limite du « praticable », longs errements dans les pierriers à la recherche de la bonne trace, descentes vertigineuses, « jardinage » dans les buissons, passages sur glaciers, nuits interminables (10 heures de sommeil sur les 141 heures du parcours !).

Dimanche matin, mes pieds me font horriblement souffrir, j’en ai l’habitude, je l’ai éprouvé sur le Tor des Géants les années précédentes. Fieu le sait, Fieu le voit. Je sais, moi, que j’aurai la capacité d’aller jusqu’au bout. A ce moment, mon ami, qui s’est préparé de longs mois, qui depuis son inscription ne rêve que d’accomplir la globalité du parcours, me propose, à 4 reprises, avec la plus grande sincérité d’emprunter le parcours de repli autorisé par l’organisation et, par la même sacrifier ses espoirs. L’écrire m’en redonne des frissons…. Je néglige l’invitation, non Fieu, nous irons, ensemble, jusqu’au bout.

Dimanche vers 13h00, la ligne d’arrivée approche, j’ai Claire au GSM, nous pleurons, elle est restée en Belgique pour tenir le magasin et la distance physique qui nous sépare nous est insupportable mais nous nous savons si proche l’un de l’autre….